Qui es-tu ?
Je m’appelle Virginie Rasmont, artiste plasticienne et multidisciplinaire. Je travaille principalement sur papier à l’atelier, avec des techniques comme le collage, l’aquarelle, l’acrylique et la feuille d'or. Je réalise également des fresques murales et des performances artistiques, souvent pour soutenir des causes en lien avec la santé, faire de la prévention, ou en tout cas, amener les gens à se sensibiliser à des sujets en lien avec la santé.
De formation pharmacienne, j’ai travaillé huit ans chez L'Oréal en recherche et communication scientifique avant de me tourner vers l’art, après un moment décisif dans ma vie. J’ai choisi de quitter le monde salarié pour explorer l'entrepreneuriat et mettre la création au centre de ma vie puisque c’était quelque chose de vital pour moi !
Mon art aborde deux grands thèmes : la féminité et la place du corps des femmes dans la société, ainsi que des sujets spirituels, nourris par la philosophie. La notion de prendre soin est centrale dans mon travail, avec une dimension thérapeutique. J’ai démarré l'art parce que l'art me faisait du bien, il y avait une dimension thérapeutique. Je ne voulais pas seulement me faire du bien à moi, mais j’avais envie aussi d’en faire profiter les autres. C’est pour ça qu’aujourd’hui, je mets mon art au service de causes en lien avec la santé, principalement la santé des femmes, notamment le cancer du sein, les troubles du comportement alimentaire et les pathologies cardiaques, puisqu'il s'agit de la première cause de mortalité chez les femmes, ce qui est très méconnu.
En-dehors de mon activité artistique, je pratique et me suis formée au yoga et à la sonothérapie, car le bien-être physique et psychique est essentiel à ma créativité. La volonté d’apprendre et de diversifier mes connaissances caractérise mon parcours.
Si tu devais choisir une de tes œuvres, laquelle ce serait ? Pourquoi ?
C’est difficile puisque je les aime toutes ! Cependant, j’en ai une qui me tient particulièrement à cœur. Il s’agit d’une fresque murale que j’ai faite dans le Marais, en octobre de l’année dernière, dans le cadre d’octobre rose. Elle est importante pour moi parce que je n’avais jamais fait d’œuvre murale aussi grande, 5 m par 10 m. Et surtout parce qu’elle est très représentative de mon travail, puisque qu’elle fait le lien entre l’art et la santé, et s’inscrit dans une démarche de prendre soin. Cette fresque murale est hyper colorée, quand on la voit comme ça, on ne se doute pas que ça traite d'un sujet fort.
Pour cette fresque, je voulais vraiment renvoyer un message d'amour à ces femmes qui ont, ou qui vont traverser, cette épreuve difficile. Mais aussi à leur entourage, puisque la maladie ne concerne pas qu’une seule personne. Je voulais aussi montrer cette notion de solidarité et surtout un message d’espoir parce que le cancer du sein, on va réussir à le guérir ! Aujourd'hui, on en est à des étapes de recherche où dans peut-être 15 ans, on sera capable de le détecter très tôt et d’empêcher même le développement des signes cliniques. Et ça, c’est un grand message d’espoir pour tous !
Le fait que ce soit une fresque dans la rue, c’est un moyen de démocratiser l’art. J’ai vraiment envie de casser toute cette idée de l'art pour les personnes qui sont spécialistes. J’ai envie que mon art soit accessible à tous. La rue est un endroit merveilleux pour ça !
Une personne qui t’inspire ?
Dans mon quotidien, je n’ai pas une personne en particulier qui m’inspire, mais plutôt une catégorie de personnes : les entrepreneurs. Ce sont en général des personnes qui m’inspirent beaucoup parce qu'ils véhiculent des valeurs qui sont importantes pour moi. Tout d’abord, la résilience, une qualité motrice, puisque l’entrepreneuriat est tellement difficile qu’il ne faut rien lâcher, toujours persévérer. Le courage aussi. Il faut beaucoup de courage pour se lancer seul et croire en ses idées là où, parfois les gens autour n’y croient pas. Enfin, l’optimisme. Voilà pourquoi les entrepreneurs m’inspirent beaucoup.
Après, dans mon travail, Niki de Saint Phalle évidemment. C’est une femme qui était très en avance sur son époque, notamment par rapport à la place de la femme dans la société. Il s’agit d’une qui voulait suivre son cœur plus que les diktats de la société. Elle a aussi eu une enfance très difficile, et l’art a vraiment été un élément thérapeutique pour elle. La façon dont elle créait ses œuvres, toujours colorées, alors que les sujets n’étaient pas toujours très joyeux. C’était vraiment un art de la joie et de l’optimisme, et c’est exactement ce que j’ai envie de partager aussi dans mon art.
Ta couleur préférée dans tes créations ?
Honnêtement, c’est par phase. Cependant, j’ai vraiment un rapport particulier avec le bleu. C’est une de mes couleurs préférées parce que c’est une couleur qui m’apaise beaucoup. Je ne sais pas, il y a quelque chose de particulier avec cette couleur, c’est à la fois calme mais aussi discrète. Et je suis un peu comme ça dans la vie, je pense. Je ne sais pas si c’est lié, mais j’ai également un rapport particulier avec l’élément eau.
Ce que tu écoutes quand tu travailles ?
J’écoute beaucoup de podcasts. Mais pour créer, c’est compliqué parce que je dois rester connecté à ce que la personne dit. Je préfère écouter de la musique classique ou des bruits blancs, des bruits de vagues, beaucoup de koshi aussi. C’est un petit instrument qui produit des sons assez neutres. Ça m’arrive parfois d’écouter des playlists de variété française ou autre, mais ça ne me met pas dans la même disposition pour produire. Quand je crée, j’ai besoin d’être dans une énergie émotionnelle plutôt neutre ou mélancolique. Si je suis très joyeuse, cela va être difficile pour moi pour sortir quelque chose.
Tes projets à venir ?
En ce moment, je travaille pour une commande pour un hôtel de luxe. Je suis très contente puisqu’il s’agit de la première commande que je réalise pour un hôtel. C’est assez excitant ! C’est sur des grands formats donc ça permet de s’exprimer différemment.
Je travaille aussi sur l’illustration d’un oracle à destination des femmes entrepreneuses. Il possède à la fois une dimension business, mais aussi sur le développement personnel, plus spirituel. C’est développé par Talia Cohen-Boulakia qui a une entreprise qui s’appelle The Real Sales Queen, et qui aide les femmes à vendre. J’adore l’énergie et les messages qu’elle voulait transmettre. Je n’ai donc pas hésité une seule seconde lorsqu’elle m’a proposé de participer au projet.
Retrouvez ses créations et autres sur son site internet https://www.virginierasmont.com/fr
