Comment est née Via François ?
Via François est née d'une passion pour la parfumerie, pour la chimie, pour la musique. Donc, j'ai fait la synthèse de tout ça. Ça bouillonnait en moi depuis que je suis tout petit. J'adore créer. De manière générale, je crée des formules. C'est un peu comme de la cuisine, finalement. Donc, des produits cosmétiques, du make-up, du soin, des colorations capillaires. J'ai touché à tout. Et j’ai évidemment touché à la parfumerie. J'ai voulu pousser encore plus loin, aller à l'essence de ma créativité, puiser en moi tout ce que j'avais accumulé, tout ce que j'avais appris et tout ce que j'ai découvert. Et mettre tout cela sous forme de parfum, mais une expérience dense, une expérience qui vous emmène dans mes souvenirs, qui vous emmène dans une situation, qui vous emmène vers un morceau de musique, vers une expérience sensorielle. J'ai toujours eu ça en moi. J'ai toujours été passionné par ça. Donc, je me suis dit, Via François, allons-y, je vous emmène.
Comment décrirais-tu l'ADN de Via François en trois mots ?
En trois mots. Souvenir, bien évidemment. Je parle de mes souvenirs, je parle de situations significatives qui me sont chères, des moments qui m'ont fait basculer, des moments de lâcher prise que je n'ai pas vu venir, des moments qui m'ont remué et qui, me semble-t-il, parlent également aux autres. Je parle d'une vie, finalement, et même si on n'a pas toutes les mêmes vies, on a quand même un socle commun, on a des moments qui nous ont fait tous basculer et que l'on reconnaît. Ça peut être le parfum de l'être aimé, ça peut être le lâcher prise total et suivre l'amour, ça peut être le passage à l'âge adulte, tout ça, je ne suis pas le seul à l'avoir vécu. Je l'ai transcrit à ma manière et la magie, là-dedans, c'est quand les autres se l'approprient et en font leur histoire.
Quel est le point de départ d'une création de parfum: une image, une émotion...?
Eh bien, tout d'abord, quand j'ai créé ma marque, c'était une émotion bien particulière, un souvenir. Souvent, quand on pense à quelque chose, les contours sont un peu flous. On a une atmosphère, on a une chaleur, on a peut-être une musique également, on a une odeur. Il y a différents éléments qui constituent ce souvenir. Pour moi, le point de départ, c'était déjà le souvenir. Ensuite, je dirais la musique. Impossible pour moi de séparer la musique. J'ai l'oreille musicale ou absolue, appelez ça comme vous voulez, mais j'ai la chance d'avoir eu ça depuis tout petit. Je compose depuis tout petit, donc ça me hante en permanence. Impossible également de ne pas composer des harmonies avec ma manière de jouer de la musique, avec ma manière de l'écrire. Ça donne beaucoup d'harmoniques dans le cœur des notes. Je ne veux pas que du thème, je ne veux pas que des solos, je ne veux pas que des notes de tête. Je veux une richesse, une harmonique, un son plein, plein d'harmoniques. Je veux quelque chose qui vous emporte, d'enivrant. C'est ça qu'on va retrouver dans mes parfums. Et le troisième mot serait l’artisanat. C'est drôle parce que ça n'est pas venu tout de suite, mais en réalité, c'est parce que je ne me voyais pas comme un artisan. J'ai travaillé longtemps en industrie pour des grosses maisons, des plus petites, toutes sortes de structures, des PME, des TPE, des VIP, ou des PME qui ont complètement crevé le plafond, et je les ai accompagnés là-dedans. Donc j'ai vécu ces parcours passionnants et je me voyais tout sauf être réduit à la plus simple expression du travail, c'est-à-dire l'artisan, celui qui fait tout, celui qui fabrique de ses mains, qui crée, qui est à la fois un artiste, parfois, et un ouvrier. Donc ce n'était pas pour moi la suite logique, mais finalement, je ne me voyais pas le faire autrement, dans la mesure où, durant mon expérience, j'avais cumulé une énorme expérience, j'avais touché à tout. Donc je savais, entre guillemets, pas tout faire, mais tout le domaine technique, je le maîtrisais. Le reste, on l'improvise au fil du temps. Donc pour moi, l'artisanat, ça a été une découverte et ça résonne énormément en moi. C'est exactement, finalement, comme je me voyais. C'est beaucoup d'heures de travail, certes, mais chaque minute est vraiment gratifiante. Je suis heureux de présenter mes produits aux gens, directement, en direct. Je me sens proche des gens et moi qui voulais vivre des expériences significatives, on y est. Je suis revenu, on va dire, à l'essentiel. Je suis revenu à quelque chose qui fait du sens. Je pense que c'est un peu la tendance en ce moment, d'ailleurs, revenir à des choses qui font sens et éviter ce qui nous déshumanise, la routine. Enfin voilà, quand on est artisan, il n'y a plus de routine, ça c'est sûr. Donc voilà, transmettre en direct aux gens qui apprécient mes créations, c'est devenu quelque chose qui me fait vibrer tous les jours.
Quelle odeur te ramène instantanément à l'enfance ?
Il y en a plusieurs des odeurs qui me ramènent à l'enfance, évidemment, moi, qui ai la dent sucrée. Quand j'étais enfant, je l'avais très fort, cette dent sucrée. Je dirais la réglisse. La réglisse, c'est impossible pour moi de ne pas me voir en train d'en manger. D'ailleurs, l'un de mes premiers parfums fétiches était à base de réglisse. Je vous laisse deviner lequel. Et on en retrouve d'ailleurs un peu de son essence quand je raconte le passage à l'âge adulte avec licorice, lavandoula. Donc ce n'est pas un hasard. La lavande pour la maturité, licorice, réglisse, pour le retour à l'enfance, l'enfant intérieur, l'espièglerie, la malice. Et surtout, ce sentiment un peu enivrant d'avoir la sensation que le monde est à nous, le monde s'ouvre à nous. Il ne suffit plus que de faire des choix, de se projeter et de se lancer. C'est un sentiment qui ne dure pas si longtemps que ça. Et à chaque fois, de le retrouver, de me replonger dedans grâce à ce parfum, c'est une très belle sensation. J'aime énormément ce parfum. Donc voilà, la réglisse.
On t'offre un billet d'avion pour créer un parfum à l'autre bout du monde. Où pars-tu et pourquoi ?
Alors, à l'autre bout du monde, j'ai plein d'images qui me viennent parce que j'y suis allé plusieurs fois. Il y a des petits paradis perdus où j'adore faire de la plongée. Mais j'ai envie de dire, de diffuser l'information, ce n'est pas servir son environnement. Pour moi, les senteurs, les odeurs, c'est Zanzibar. C'est Zanzibar, c'est la route des épices. Vous marchez dans la forêt et vous êtes accueillis par de la citronnelle, vous êtes accueillis par de la cardamome, vous avez du patchouli. Enfin, il y a énormément de plantes qui vous entourent odoriférantes et des épices, bien évidemment. C'est quelque chose qui reste en mémoire. Puisqu'on a dit, l'autre bout du monde, voilà Zanzibar. Sinon, j'aurais dit Grasse, évidemment. Ou la Provence. Mais voilà, je pense que c'est cette contrée-là où je retournerais.
Quel avenir rêverais-tu pour Via François ?
Là, l'avenir dont je rêve, c'est de grandir, en fait. J'ai plaisir à rencontrer les gens qui s'approprient mes parfums. Je veux que ça continue. Je veux que ça prenne de l'ampleur. Donc, je commence à multiplier les pop-up stores, les endroits où on peut me retrouver. Je m'imaginais me répandre, avoir une expansion, on va dire, sur différents magasins des parfumeries indépendantes. Et en fait, ça va beaucoup plus loin que ça. Dans la mesure où je parle d'humains, c'est ça qui me fait vibrer. Eh bien, en fait, je me surprends à prendre un chemin un petit peu différent. Bien sûr, il y a des parfumeries indépendantes qui me revendent, mais je veux être le plus possible présent en magasin pour vendre en direct, que ce soit moi ou quelqu'un que j'aurais formé directement. Et je commence à toucher à ça. Et c'est énormément de plaisir. Donc, voilà l'avenir. Me retrouver, me dédoubler, me retrouver dans de plus en plus d'endroits. Pour le moment, à Paris. Et après, sur le territoire national, international. Ça commence déjà, en fait. Mais voilà, il faut que je suive un petit peu cette croissance.
Retrouvez la marque dans leur e-shop : https://viafrancois.fr
